Déclaration du Pr. Velko Valkanov, fondateur et coprésident
du Comité
international pour la défense de Slobodan Miloevic (ICDSM)
Aux organisations des Nations unies
Au public international
Hier, les juges du prétendu Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie ont démontré indubitablement que, pour eux, leurs devoirs et visées politiques comptent plus que la vérité, la justice et la loi.
Lors de la pré-audience traitant de la seconde phase du procès - celle de la défense de Slobodan Miloevic -, qui va normalement débuter en juillet de cette année, ils ont véhémentement refusé de prolonger le délai court et injuste de trois mois accordé au président Miloevic pour la préparation de la défense bien que les médecins lui aient interdit de travailler plus de la moitié de ce temps. Les juges ont de nouveau refusé, sans discussion, la requête de libération temporaire du président Miloevic dans le but de se faire soigner médicalement, de se rétablir et de se préparer de manière adaptée aux séances restantes du procès. Pour la présentation du point de vue de la défense, ils ont prévu 150 jours de travail malgré que le Parquet disposa du double de ce temps.
Les juges se sont arrogés le droit de déclarer chaque témoin de la défense comme irrecevable et cela même durant son témoignage. Ils refusèrent de considérer les requêtes du président Miloevic de citer comme témoins les dirigeants de l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie et les demandes aux agences d'information des principaux membres de l'OTAN et de Serbie-Monténégro de fournir des documents utiles et invoquèrent des raisons de procédure inacceptables pour motiver leur refus.
Sans aucun égard au fait que Slobodan Miloevic, dont la santé est sérieusement détériorée, se charge lui-même de sa défense, alors qu'il se trouve emprisonné illégalement et ne dispose pas de capacités matérielles, financières et temporelles adaptées, les juges ont ordonné ou tenté d'ordonner toute une série de limitations de procédure ou d'obstacles concernant l'ordre des témoins, les informations à fournir aux témoins et le contenu des témoignages.
C'est d'une façon particulièrement irritante que se déroula l'audience d'hier sous la direction du président du tribunal Patrick Robinson, qui, empruntant les manières de son prédécesseur, Richard May, éteignait le micro du président Miloevic et essayait de transformer la présentation de la défense en une discussion entre les juges, le représentant du Parquet et les "amis du tribunal" (amici curiae) sans porter attention aux déclarations sur les faits de Slobodan Miloevic qui sont, pour lui, urgentes et de prime importance.
Un jour plus tôt seulement, le membre de la chambre nouvellement élu, le juge Ian Bonomy de Grande-Bretagne, avait fait basculer, par son vote, la décision au détriment de Slobodan Miloevic dans une situation où les avis des deux autres juges s'opposaient concernant un non-lieu sur l'accusation de génocide. De cette manière, Ian Bonomy, confirmait qu'en l'espace de seulement deux mois, il était parvenu à se familiariser avec la montagne d'un million de pages de documents importants du procès - un exemple incroyable et honteux d'arbitraire judiciaire.
Le tribunal de La Haye tente l'expérience de tuer la vérité. Personne dans le monde n'a besoin d'un tel tribunal aussi hypocrite, à part ceux dans l'OTAN qui sont responsables des crimes les plus graves contre la paix, la Yougoslavie et le peuple serbe.
En ce moment où le monde entier s'élève contre l'agression et la terreur mais aussi contre les manipulations du droit qui les accompagnent et où le peuple de Serbie s'engage encore plus vaillamment dans la lutte pour la vérité, qui est représentée par Slobodan Miloevic, les crimes contre la vérité, le droit et les droits de l'Homme les plus élémentaires qui sont commis à La Haye doivent cesser immédiatement.
L'ICDSM et ses sections nationales vont, à présent, intensifier la lutte contre les crimes à La Haye dans leurs déclarations et activités.
Les militants pour la vérité et la liberté de Slobodan Miloevic deviennent de plus en plus nombreux. Récemment, les parlements de la Fédération russe et de la République biélorusse ont émis de spectaculaires déclarations. Le Conseil pour la paix mondiale fit de même. À l'initiative du poète canadien Robert Dickson, des artistes de renommée internationale comme Harold Pinter, Peter Handke, Alexander Zinoviev, Rolf Becker, Valentin Raspoutine, Dimitri Analis, Nikolaï Petev et beaucoup d'autres ont signé la pétition qui réclame que ce crime, cette dernière phase désespérée de la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie soit stoppée - dans l'intérêt de l'humanité et de la paix.
La vérité ne peut être tuée.
Liberté pour Slobodan Miloevic !
Liberté pour la Serbie !
Sofia, le 18 juin 2004
Source: http://www.free-slobo.de/notes/040618vv.htm